prologue

Voilà, un peu glauque mais surtout beaucoup plus long...

Citation :

Perdue au milieu de montagnes infranchissables, entourée de bois impénétrables, invisible aux yeux de tous… Kurisutaru, dite la cité de Cristal, reste dans l’ombre, à l’abri des regards et des mémoires. Terre d'asile des créatures magiques, elle est leur foyer et ils la protègent de leur vie, ne voulant en aucun cas abandonner leur rêve de liberté.
La ville tient son nom de ses nombreux bâtiments fait d’un cristal inconnu du monde humain. Miroitant, haute et fière mais prudente, elle se tapit au creux d’une plaine.

Un cri perçant dans le lointain fit à peine réagir les trois démons sur leurs montures, étranges bêtes qui relevèrent la tête avec appréhension. Face à eux, enroulé dans une cape noire ne laissant paraître que ses immenses ailes aux écailles brillantes, restant dans le couvert des bois, il continue à chuchoter des mots incompréhensibles dans un dialecte assez rauque.
Finalement, l’un des démons s’approcha de l’inconnu et tendit la main, récupérant un petit amas de pierres brillantes que l’autre lui tendait.
- Ok, ce sera fait…

Depuis le matin, il sentait que quelque chose n’allait pas ce jour là. Mais fidèle à son poste, il les observait depuis maintenant deux heures en train de dialoguer…
S’engueuler conviendrait mieux, siffla une voix en lui.
Accoudé à une balustrade donnant sur la salle du conseil, il soupira en entendant Raphaël relancer le débat qui les occupait depuis… près de 3 ans maintenant.
Heureux de ne plus être le scellé ?
- Tais-toi…
Il s’étira faisant cliqueter la moitié des armes qu’il portait sur lui alors qu’il quittait l’un des occupants de la salle en contrebas de ses yeux blancs et aveugles.
- Bon…
Il s’apprêtait à partir quand il sentit une nouvelle aura apparaître. Il haussa un sourcil surpris.
- Mais qu’est ce qui se passe… ?
Son instinct lui sifflait (ou peut-être étais-ce l’autre ?) de fuir au plus vite. Il tressaillit et prit patience… il attendit de pouvoir mettre une fin à son étrange malaise.

La réunion du conseil des dirigeants de la cité commençait à paraître sérieusement longue au jeune Heiwiel. Oui, les anges sont sensés être patients mais il ne fallait pas exagérer tout de même. Il bailla discrètement mais cela n’échappa pas à son supérieur. L’archange Gabriel eut un petit sourire avant de reporter son attention sur Belial.
- Si nous ne calmons pas la population, nous pouvons nous attendre à une révolte et…
- Laissez les donc couiner, grogna Asmodée. De toute façon, ils l’ont pas leur mot à dire…
L’archi-démon avait étendu ses ailes violemment, manquant de peu d’assommer Uriel dans ce mouvement. Alors qu’Astaroth ouvrait la bouche pour dire quelque chose, un murmure parcourut l’assemblée. Heiwiel suivit le regard des autres et aperçut un démon qui venait de pénétrer dans la salle.
Archi-démons et archanges furent surpris de l’audace de cette intrusion avant de reconnaître le jeune démon à l’humeur rageuse et au regard embrassé.
- Oh les vioques, appela-t-il. On a une merde grosse comme une dragonne en cloque qui nous pend au nez dehors.
Heiwiel fut outré de ce langage mais n’en dit rien. Il remarqua cependant la grimace qu’avait fait une bonne partie des archanges face au vocabulaire du démon.
Asmodée se leva.
- Pourrais-tu m’expliquer, mon fils ?
- Des humains approchent de la cité. Selon le gars qui m’a envoyé, ils sont encore loin mais une vérification s’imposerait.
Heiwiel fronça les sourcils et Gabriel fit de même. Il jeta un coup d’œil à son disciple puis prit la parole.
- Je vais voir ce qu’il en est… Heiwiel prend ma place… Ta voix est la mienne….
L’archange sortit aussitôt sous le regard d’un Heiwiel trop surpris pour protester et indiquer qu’il ne serait sûrement pas de taille. Asmodée lui avait bondi auprès de son fils, lui dit quelques mots à l’oreille et disparut par la porte à son tour.
Le jeune démon fit alors une petite révérence.
- En fait, je suis Aklabem, fils d’Asmodée… et il vient de me confier son poste…

- Funka !! N’y vas pas !
- Carnis ? M’appelles pas comme ça en public !
- Désolé, petit frère…
Asmodée et le démon aveugle se faisaient face quand Gabriel les rejoignit.
- Quoi ?
- Je le sens mal ce coup là…
- Mais non… t’inquiètes…
Carnis tourna son regard blanc vers Gabriel dont il distinguait facilement les formes grâce à la puissance magique qu’il dégageait.
- Aucun risque… ?
L’ange ne répondit pas et ferma les yeux un moment.
- Je n’en sais rien…
L’aîné des démons recula pour leur laisser le passage.
- Faites attention à vous…

- Nous continuerons cela demain puisque nos deux collègues ne sont plus disponibles, proposa Uriel, en lançant un regard moqueur à Aklabem.
- Je suis apte à…
- Allons, allons, messieurs, fit Belzébuth. Vous avez débité assez de conneries pour vous recycler comme politiciens chez les humains.
Lilith hocha la tête, visiblement ravi à l’idée d’échapper à trois nouvelles heures de disputes.
Aklabem, lui, se sentait vexé et frustré. On lui enlevait son heure de gloire. Il était fier pourtant que son père lui fasse confiance mais il fallait que les autres s’en mêlent.
Léviathan lui sourit, se voulant rassurant mais Aklabem n’en avait que faire. Il se mit en tête de demander dès qu’il en aurait le temps à son père de le sceller comme le prochain Asmodée. Il ne laissera pas passer sa chance.

Allongé de tout son long sur le grand lit installé dans sa chambre, Aklabem observait le plafond, le regard perdu, un air soucieux dans les yeux. Il se sentait mal… horriblement mal. La douleur ne voulait pas le quitter.
Un démon… triste… mort de chagrin… il n’était donc pas digne de ce titre ?
Chassant d’une main les fines larmes qui menaçaient de venir dégringoler sur ses joues, il soupira, étouffant un sanglot mais ne retenant une série de frissons.
Sa famille… détruite… Son père… si attentif… Gabriel… si proche et complice… Il le lui restait que sa mère qui semblait à peine touchée par la tragédie. Il aurait pu aller se remonter le moral avec Carnis si celui-ci n’avait pas été désespérément introuvable.
Il serra les poings, froissant les draps fins en soie de larvax.
S’il savait qui avait fait ça… s’il mettait la main sur lui… non, sur eux, un seul être n’aurait pas suffi à tuer le grand archidémon et son compagnon angélique… il les déchiquetterai, les égorgerai… non, il les balancerai dans la serre des dragons sentinelles, ces créatures si intéressantes, ne tuant leur proie qu’une fois qu’elle était à moitié dévorée.
Un sourire sadique apparut sur le visage du démon avec une lueur de folie meurtrière.
Quelqu’un frappa à la porte et le démon se saisit d’un shuriken exposé au-dessus de son lit.
- Entre…
Lorsque la tête de Léviathan passa prudemment la porte à entrouverte, il baissa son arme avant de la réajuster à sa place.
- Tu devrais perdre cette habitude de toujours braquer une arme quand quelqu’un veut rentrer, fit d’une voix étonnamment calme le démon aux cheveux azur.
- Mouais…
Aklabem se releva pour s’asseoir en lui lançant un regard interrogateur.
- Des nouvelles ?
- Aucune, on a retrouvé le corps d’un démon mais pas traces d’humains.
- Parce que tu crois que des vulgaires humains auraient pu avoir raison de mon père !
Léviathan secoua la tête.
- Non, bien sûr que non… mais aucune trace de magie non plus. Astaroth pense qu’il s’agit de mercenaires. Fort possible… ton père n’avait pas que des amis à ce qu’on sait.
Aklabem fit une grimace. Ca, son père était un aimant à ennuis. Il s’attirait toujours des problèmes plus gros que lui.
- Dans l’immédiat, je ne vois pas qui… Uriel paraissait véritablement surpris quand on nous a porté la nouvelle. Mickael a même haussé un sourcil ! Il devait vraiment être stupéfait pour se permettre ça.
Léviathan eut un sourire amusé. L’impassibilité de Mickael était un sujet de moquerie facilement exploitable par les démons et qu’Aklabem arrive à sortir un brin d’humour le rassurer.
- Je pense avoir un suspect plus coupable que ces deux là même s’ils avaient des différents avec Funka.
- Qui ?
- Je n’accuse pas sans preuves.
Aklabem lui jeta un regard à faire fuir un loup-garou affamé mais devant l’air sérieux de Léviathan, il abandonna avec un nouveau soupir.
- Tu es venu ici juste pour ça ?
- Non… il faut agir vite. Nous n’avons plus d’Asmodée et le pouvoir te revient. Seulement, Funka n’a pas eu le temps de te lier à Hinoko et à te désigner comme son successeur. (Il hésita un instant.) Tiens-tu vraiment à prendre sa place ?
Aklabem hocha la tête avec une expression décidée.
- Sûr et certain. Je tiens à suivre sa voie. Il m’a destiné à ça, j’irai jusqu’au bout. Et puis… je pourrais peut-être le sauver un peu…
Le sourire de Léviathan était sincère lorsqu’il se leva.
- Alors armes-toi et suis-moi. Si le pouvoir ne vient pas à un archidémon, il faut aller à sa source.

L’ouverture se trouvait aux limites de la ville, creusant le flanc de la montagne. Il observait la porte d’acier qui la fermait puis il jeta un dernier coup d’œil à Léviathan avant de pénétrer dans la cave, s’enfonçant dans l’obscurité.
L’archidémon aux cheveux azur s’était assis sur un rocher sculpté d’un dragon qui s’enroulait autour dans une étreinte qui n’avait rien de doux, comme s’il essayait de compresser, avec ses anneaux, la pierre qui le retenait prisonnier.
- Faites qu’il y arrive…
Bélial, assis sur le dos d’une immense panthère noire, hocha la tête mais ne dit rien. Il avait bien trop peur pour cela.

Lorsque la première porte s’était refermé derrière lui, il avait failli paniquer. L’odeur de la terre et de la poussière rendait l’air presque irrespirable. Il se força néanmoins à avancer avec la seconde porte. En poussant la lourde plaque de pierre cette fois, il sentit comme une forte décharge de puissance. Il eut un frisson face à l’énergie tout bonnement maléfique mais elle disparut aussi soudainement qu’elle était arrivée.
- Tu me surveilles, c’est ça ? murmura-t-il.
Sa voix bien que basse se répercuta avec force contre les parois de pierres taillées, comme un écho sinistre. Il continua sa route, chassant mentalement sa frustration de se sentir épié mais il devait passer par-là s’il voulait arriver à ses fins.
Au vue des marques laissées au sol, quelqu’un était passé peu de temps auparavant. Il aurait pu s’en inquiéter s’il n’avait pas su qu’il ne s’agissait que des traces laissées par les deux hommes qui avaient été chargés de mener le corps de Funka jusqu’à sa dernière demeure.
Ce qui lui faisait plus appréhender cependant, c’était le fait de sentir qu’il descendait toujours plus profondément et que plus il s’écartait de l’entrée, plus l’air était rare quand il ne croisait pas des fissures laissant entrer de l’oxygène plus pur. Aux pierres blanches qui constituaient le couloir plus haut, avait succédait des blocs de terre, abîmés, effrités et couverts de mousse brune.
De plus, le chemin paraissait sans fin, répétition du même décor lassante. Il marchait depuis une demi-heure dans un couloir en ligne droite dont il ne voyait pas la sortie. Avec cela, le sol se couvrait progressivement de boue et il commençait à se demander s’il n’avait pas fait une erreur quelque part. Pourtant, il avait mémorisé tout les infos qu’Astaroth avait pu lui trouvé sur le tombeau des Asmodées mais avec le peu d’archives fiables ce n’était pas chose aisée. Et apparemment, bien sûr, personne n’avait dénié faire les plans complets. Il devait donc se contentait du peu qu’il avait réussi à récupérer.
Il appréciait cependant une chose dans ses couloirs sans fin. Hinoko, étant une créature de feu, faisait brûler en permanence des torches le long des murs. Celle-ci ne semblaient d’ailleurs pas se consumer.
Surpris, il crut repérer quelque chose plus loin. Quelque peu halluciné, il du se remettre à l’évidence, oui, il y avait bien une porte devant lui. Retenant un cri de joie, il accéléra l’allure tout en calculant que derrière cette porte se trouvait sûrement la salle principale où se trouvaient les cercueils de tous les Asmodées.
Un bruit sourd le fit soudainement s’arrêter et il observa nerveusement autour de lui sans oser au départ se retourner. Le cliquetis d’une chaîne parvint à ses oreilles et il fit un demi-tour à une vitesse calculée pour ne pas surprendre l’autre.
L’animal était grand mais squelettique ce qui lui donnait une impression de finesse mais pas pour autant de beauté. Sa peau était nue et d’un gris couvert de boue, ses yeux rouges fixaient le démon avec un air affamé. Campé sur ses quatre pattes musculeuses, il émit un grondement étrange.
- Couché la bête, chuchota Aklabem avec un mouvement de recul.
Il n’avait jamais vu une telle chose mais il ne doutait pas que ce soit carnivore surtout quand l’animal avança d’un pas en passant une longue langue presque mauve sur ses babines.
Accolé à la porte, le démon eut un moment d’hésitation. Ca ne lui disait vraiment pas de se mesurer à cette bête mais de toutes façons, cette chose lui bloquerait le chemin du retour s’il ne s’en débarrassait pas. Aussi, avec un frisson d’anticipation, il prit en main la garde de son sabre dont le fourreau reposait lourdement dans son dos et tira l’arme pour la brandir devant lui.
L’animal, se sentant soudainement menacé par sa proie, bondit sur le démon. Celui-ci releva son lourd sabre d’un mouvement rapide pour venir trancher une partie de la chair de l’épaule du monstre qui referma dans un élan de rage ses mâchoires sur le bras libre d’Aklabem.
Le démon, les dents serrées pour retenir un cri de douleur, enfonça la lame plus profondément dans la créature, le poids énorme de l’animal pesant sur lui alors que la bête mettait plus de force dans sa prise, visiblement stimulé par la douleur.
- Lâche-moi, toi !
Soudain, il sentit sa lame se bloquait et il observa quelque peu surpris, et distrait un instant de sa douleur, la chaîne qui la coinçait. Il eut un sourire victorieux avant de retirer d’un seul coup le sabre de la viande, entraînant le lien de métal qui s’était accroché sur l’arme. La chaîne se tendit violemment, étranglant le fauve prisonnier. Ce dernier fut obligé de reculer et de lâcher prise pour se libérer un peu de l’étreinte mortelle mais prit d’un instinct, il se jeta de nouveau farouchement sur Aklabem. Celui-ci n’eut pas le temps d’avoir d’autre réaction de se baisser pour éviter l’attaque de son adversaire qui visait visiblement le visage ou le cou. Un bruit de mat et il se reçut alors une masse considérable sur le dos. Il s’attendait à être déchiqueter par les griffes et les crocs acérés mais le corps de la créature resta inerte, assommé en plein assaut par le choc de sa tête et de la porte.
Aklabem eut un soupir de soulagement et se dégagea, se relevant péniblement et couvert de boue. Il prit alors son sabre en le sortant de la chaîne toujours enroulée autour avant de le lever et de le planter dans le thorax de la créature, l’achevant pour de bon.
- Lui, il m’énervera plus mais je sens que je ne suis pas sorti d’affaire, marmonna-t-il avant de se tourner vers la porte. Pas de serrure, pas de sceau… ça s’ouvre comment encore ça ?
La seule chose intéressante, si on aimait l’art bizarre de certaines catégories de démons, consistait en une gravure représentant l’animal désormais mort à ses pieds.
- Au lieu de faire des dessins, ils devraient mettre un mode d’emploi… oh…
Ses mains sur la pierre, il venait de voir les orbites vides de la représentation. Deux traits, comme ceux si caractéristique des égyptiens –il y avait fort à parier qu’un Astaroth était dans le coup- partaient des yeux pour venir au centre de la tête de la bête.
- C’est glauque leur truc…
Il se baissa pour observer le cadavre puis lui fracassa le crâne avec un air de dégoût. Deux petits diamants fixés à même l’os de la tête, dégoulinants de sang mais visiblement bien de la taille des orbites de la gravure apparurent alors à la vue du démon qui s’en saisit pour les mettre en place sur la porte qui coulissa avec un grincement sinistre.

A suivre

hé!!! sadique avec mon chtit Akla...
Je pense pas que j'aurai le temps... quand au gateau, ça sera la tarte normande je crois ^^ (pas envie d'empoissoner les madfolles à l'estomac sensible...)
Pour le passage de la porte... j'ai pas vraiment d'idées pour develloper. Pour la bêbête de Wogo, faut que je refasse la description... on voit ça demain.
Sinon, pour la suite, j'espère bien faire vite. Je veux arriver au duel Hinoko - Akla.... hihi

Une heure s’était écoulée depuis qu’il était rentré dans la pièce principale. Il était resté, debout, le regard fixé sur un sarcophage sculpté avec soin et visiblement plus récent que les autres alors que le sang s’écoulait lentement de sa plaie. Dans les runes servant d’écriture dans la cité était gravé le nom de son père.
Il était resté ainsi, respectueux pendant longtemps. Ses poings se serraient par moment quand sa haine se réveillait menaçant d’exploser.
Il s’était finalement détourné avec un regard plein d’appréhension et avait observé le long couloir où s’alignaient des cercueils de pierre et de métaux, demeures des anciens Asmodée. Il s’était alors poussé à avancer et à continuer. Il se devait de réussir.
Il prit le temps de soigner son bras blessé avec des bandages qu’il avait pensé à emmener au cas où les choses tourneraient mal puis avec une expression décidée peinte sur le visage, il se leva. Son sabre Hanabi dans la main droite, il se mit à marcher d’un pas prudent, s’attendant à tomber sur un danger. Après tout, la bête qui gisait maintenant à l’entrée de la salle ne s’était sûrement pas retrouvé là par hasard.
Il ne fut pas pour autant déçu quand il parvint à l’autre bout sans le moindre problème mais il laissa échapper un soupir de désespoir quand il aperçut la porte suivante.
Huit blocs de bronze étaient implantés en son centre.
- Hmm…
Se penchant, il comprit vite le but de l’énigme. Il suffisait de replacer les blocs en les faisant coulisser de manière à ce qu’ils forment le symbole de la lignée Asmodée : le signe de l’infini avec des ailes de dragons… (merde, ça s’appelle comment déjà ce truc… l’ouroboros ?)
- Un jeu d’enfant…
…
- J’en ai marre !!!!
Une demi-heure était passé sans qu’il n’arrive à quoique ce soit. Fatigué et blessé, il se laissa tomber au sol contre un mur.
Tu abandonnes si facilement ?
La voix avait résonné dans le couloir avec un mépris presque palpable.
- Non, je prends un peu de repos…, grogna-t-il, vexé.
Le rire caverneux qui lui répondit le fit frissonner de la tête aux pieds. Il se releva alors, prit d’un soudain élan et se reconcentra sur le puzzle.
- Chier…
Enfonçant Hanabi dans les rainures entre les pièces, il parvint à en faire sauter une et les autres suivirent les unes après les autres. Puis furieux, il les replaça lui-même, à la main.
La porte s’ouvrit aussitôt, si soudainement que Aklabem dû faire un bon en arrière… qui lui sauva la vie.
La mâchoire d’un reptile furieux avait claqué à l’endroit même où il s’était trouvé. Fin et souple, campé sur ses deux pattes postérieures puissantes, sa queue lourde fouettant lentement l’air avec un air agacé et sa tête effilée au long museau dont les dents départies sur plusieurs rangées étaient nettement visibles, l’animal fut sans peine identifié. Il s’agissait d’un dragon sentinelle. Cependant, la lueur de folie dans son regard le rendait encore plus effrayant que les autres.
La bête se pencha légèrement et Aklabem donna un violent coup de pied dans la porte qui vint écraser le crâne du reptile avant de se rouvrir aussitôt. Le démon poussa un cri de surprise quand une deuxième créature passa sur son congénère à la tête éclatée pour se jeter sur Aklabem alors qu’un troisième plongeait son museau dans la chair de son ancien compagnon.
Allongé sous le poids énorme du dragon, les griffes de la patte gauche de l’animal s’enfonçant dans son estomac, le démon se sentit une soudaine nausée. Tentant tant bien que mal de reprendre son souffle alors que la chose lui transperçait le ventre, il sentait sa tête tourner alors qu’un essaim de papillons noirs semblaient passer dans son champ de vision.
Il ne comprit pas comment mais la créature avait soudainement eut le regard vitreux, prit de soubresauts et était tombée comme une masse à coté de lui. Il n’allait pas s’en plaindre.
La main portée à l’estomac, luttant contre un malaise, il se tapit dans un coin. A son propre étonnement, les blessures se refermaient en vitesse, bien que pas entièrement mais cela lui permettrait de continuer.
Le dernier reptile leva la tête vers lui, soudainement agressif. Aklabem, las de se faire dominer, dégaina un énorme gun de son étui reposant sur ses hanches et tira un coup. Une onde de magie toucha la bête en pleine tête et l’acheva sur le coup.
- Je n’ai pas que ça à faire…
Enjambant les deux cadavres se chevauchant, il pénétra dans une grande salle dans le sol était couvert d’une poussière épaisse d’où émergeait par des ossements blanchis. Dans un coin, un nid comportait deux gros œufs.
Il ne s’arrêta même pas et continua son chemin vers la porte suivante, jetant tout de même un coup d’œil surpris aux restes de la nourriture des reptiles.

J'en ai marre, y'a trop de sang!!! c'est mon inconscient qui me parle... faut que je tue quelqu'un... Thoooorrr... ramènes ta poire, grand roux!
Bon ceci dit, on notera... je l'ai fait parce que Saiph me le demander, hein ^^

Meurtri, las, le démon arriva à une immense porte à double battants. Croisant les doigts, il les poussa. Pas d’énigme cette fois, elle pivota sans mal.
Aklabem retint alors un petit cri d’émerveillement. La pièce n’était pas particulièrement vaste mais ressemblait étonnamment à une chambre décorée avec goût. Il ne s’attendait sûrement pas à trouver ce genre d’endroits ici. Affalé dans un siège apparemment très confortable se trouvait un homme qui avait fixé son regard sang sur lui à son arrivée. Les longues mèches de cheveux blonds dégringolaient jusqu’au sol en une cascade souple. Les traits de son visage étaient d’une grande finesse, sans dureté. Sa beauté n’était pas contestable. Seulement, il y avait quelque chose de dérangeant. Peut-être son impassibilité totale, ce manque total de sentiments visibles sur lui.
- T’es plus doué que je le pensais…
- Qui… qui êtes vous… ?
- Allons allons, tu ne vas pas me dire que tu ne t’en doutes pas ?
Le jeune démon tressaillit, pétrifié par la puissance que l’inconnu dégageait. Il n’osait plus formuler un mot et attendit presque tremblant que l’autre réponde de lui-même.
- Je suis Asmodée, premier du nom… on m’appelle aussi Hinoko. Si tu veux mon pouvoir alors il faudra me prouver que tu es bien digne de moi.
Son aura était si puissante. Aklabem était comme hypnotisé.
- Que… ?
Asmodée leva une main et une large boule de feu se forma contre sa paume. Il observa un instant les flammes dans sa main puis avec un sourire, la lança sur Aklabem qui eut un cri de surprise. Le jeune démon n’eut d’autre défense que de déployer toute son énergie comme un bouclier sur lequel s’écrasa le projectile avec un bruit d’explosion. Cependant, la force de l’impact le fit reculer de quelques mètres.
- J’ai vu mieux, grogna Hinoko.
- Hey, je sais pas si t’as remarqué mais j’ai quand même dû traverser tout ton tombeau pour arriver là !
Le blond eut un sourire sadique avant de se lever avec une grâce presque féline. Aklabem tremblait alors qu’il s’approchait, n’osant pas détourner le regard.
- Pauvre petit chaton… je suis si effrayant que ça ?
- Si… si puissant…
Asmodée eut un léger rire cristallin.
- Quand tu as décidé de venir, tu ne t’attendais sûrement pas à cela, n’est ce pas ? Tu savais pour les pièges mais te retrouver face à un Céleste en chair et en os, flippant hein ?
Aklabem aurait tant voulu pouvoir reculer mais ses jambes ne lui obéissaient plus. Les doigts d’Hinoko passèrent sur l’une de ses joues alors que le jeune démon essayait de lutter contre sa peur. Il put bientôt sentir le souffle d’Asmodée sur son visage, doux et chaud.
- C’est d’accord, murmura le Céleste en se penchant d’avantage.
Ces paroles produirent une série de frissons le long de la colonne vertébrale d’Aklabem mais celui-ci ne sut jamais si c’était de la frayeur ou de l’appréhension.
- Seulement, il y aura des conditions… es tu prêt à tout accepter ?
Le brun avait les paupières à demi-closes, comme hypnotisé.
- Oui…
Le mot était sorti sans même qu’il lui commande…
- Alors subit les conséquences du pouvoir…
Le grand blond disparut soudainement dans une nuée de flammes. Aklabem poussa un cri de douleur quand soudain tout son corps semblait bouillant. Il tomba au sol lourdement où il demeura inerte.
Sur son bras, le tatouage d’un dragon venait d’apparaître.

A toi Saiph…

Il émergea peu à peu avec des espèces de grognements sourds et finit par ouvrir les yeux pour les refermer aussitôt.
Du blanc, du blanc, du blanc… geuh…
Il se força à rouvrir une paupière paresseuse.
Bon ok… résumons… Asmodée m’a… il m’a fait quoi au juste d’ailleurs ? Enfin… ça ne me dit pas où je suis…
Il se redressa légèrement.
- J’suis mort ? C’est quoi ça ?
Les appartements étaient principalement dans des teintes claires allant du blanc à l’argenté, les murs étaient magnifiquement sculptés …
- Le parad … NON ! Pitié ! tout mais pas çaaaa !!!
Le cri de désespoir arriva aux oreilles de l’archange qui remplissait de la paperrasse dans la pièce voisine. Il avait laissé la porte ouverte. Heiwiel se leva et rejoignit l’archidémon dans la chambre d’hôte.
Aklabem était assis dans le grand lit, les mains crispés sur les draps, les yeux exorbités.
- Bon retour dans le monde des vivants.
Il ne comprit pas vraiment pourquoi le démon eut un soupir de soulagement.
- Heiwiel…, murmura le démon en s’étirant avec un couinement de douleur. Aieuh…
Il fit une grimace.
- A bobo…
L’archange s’approcha d’une table et mélangea de liquides, l’un vert et l’autre rouge, dans une coupe de verre bleuté et l’offrit au démon .
- Hmm.. il s’est passé quoi ? demanda le nouvel Asmodée en observant avec un air septique le liquide que l’ange lui présentait.
- Léviathan m’a demandé d’aller vous chercher, je suis donc aller vous récupérer dans la chambre d’Asmodée. Vous étiez dans un sale état.
Le démon paraissait toujours inquiet face à la coupe.
- C’est pour diminuer la douleur.
Après un moment d’hésitation, il prit le verre, le renifla avec un air anxieux avant de se dire que de toute manière, si l’ange aurait voulu sa peau, il serait déjà mort, et puis l’empoissonnement n’était pas une méthode employée par les anges.
- Merci, souffla-t-il après avoir avaler une gorgée de ce truc immonde.
- De rien.
Heiwiel regarda le démon boire et grimacer au filtre qu’il lui avait donné.
- Ca devrait vous remonter un peu.
Le démon eut un geste de sa main vide comme s’il chassait un insecte .
- Allons, ne me vouvoie pas…
C’est alors seulement qu’il remarqua le tatouage noir sur son bras, la tête du dragon reposant sur sa main tenant le verre, semblant observer le liquide restant avec curiosité.
Le démon eut un sourire.
- J’ai réussi, affirma-t-il avec une nouvelle lueur dans le regard.
- Oui, Asmodée. Mais il s’en est fallu de peu pour que vous y restiez.
Les yeux d’Enif apparurent près du bord d’une manche et observa le dragon. Apparemment, Gabriel ne semblait pas vouloir utiliser le ‘tu’ face au démon.
Secouant la tête avec un air amusé, le démon eut un sourire.
- Le principal, c’est que je m’en sois sortit avec Hinoko, le reste, j’m’en fous. Je suis Asmodée et c’est la seule chose que je voulais.
Sur ses mots, il eut un petit cri de douleur.
- Enfin… pour le moment, je vais commencer par me remettre en forme, je crois…
- Ca serait mieux oui…


Nous étions si opposés. Peut-être est-ce cela qui me poussa à flirter avec lui… à moins que ce soit le défi lancé par son statut même. La pureté… je me devais de lui ravir. Je parvins à mes fins après deux mois de travail avec le jeune archange. De tous les amants, il est celui auquel je tenais le plus. J’avais le mérite d’avoir eu un archange dans mon lit… celui de la pureté qui plus est. Ne vous faites pas d’idée, je ne l’aimais pas, je l’appréciais tout au plus.
Devenu Asmodée, j’avais de nouvelles préoccupations que le cul des anges cependant. J’ai calmé les problèmes qui planaient sur la cité. Plus d’une. D’une manière qui n’a visiblement pas plu. Pourtant, je ne regrette rien.

… D’une certaine manière, je suis la cause de ce qui nous arriva à tous…


Voilà, c'était la dernière partie du prologue!!!
Il est dispo sur fictionpress avec en prime des notes débiles ^_^

Correction en cours